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Isadora a interviewé Sokona de So’Cup, un épisode pépite qui va vous booster et peut-être vous donner envie de vous lancer à votre tour dans l’aventure entrepreneuriale.

[Isadora] 
Merci Sokona d'avoir répondu à notre invitation et pour démarrer, je te mets au défi de te présenter en une seule phrase ? 

[Sokona]
OK, ce n'est vraiment pas facile pour moi parce que je suis une vraie pipelette ! Je me lance : en une phrase, je suis une femme noire, maman et chef d'entreprise qui a décidé de vivre une vie d'émancipation. J'ai également deux enfants de 4 ans et 18 mois. 

[Isadora] 
Personnellement, je t'ai découverte, il n'y a pas si longtemps grâce aux partages des produits @so_cup où tu étais également mentionné avec @l_emancipatrice. Je me suis donc abonnée à ton compte et depuis, j'aime beaucoup suivre ton quotidien à Dubaï. 
En préparant cette interview, j'ai remarqué que tu avais créé ton compte personnel en 2019, soit 2 ans après avoir créé @So_cup.
Pourquoi as-tu choisi de créer un compte perso plutôt que de tout partager sur ton compte professionnel ? 

[Sokona]
Effectivement, avant, je partageais sur le compte pro (@so_cup) ma vie personnelle parce que je trouvais que c'était très intéressant de montrer les coulisses de l'entreprise et qui se cachait derrière. 
Je montrais qui était derrière la marque, comment étaient traitées les commandes, etc. Je partageais vraiment tout : de la préparation des colis au dépôt à la Poste. C'était une manière pour moi de montrer la transparence de mon entreprise. Mais au départ, So'Cup était une auto entreprise et j'étais toute seule. Désormais, l'entreprise a évolué et ce qui définit So'Cup ce n'est plus uniquement moi.

Désormais, il y a vraiment l'idée de définir So'Cup par la révolution menstruelle de toutes les femmes à travers différentes personnes, etc. Du coup, je trouvais que c'était un peu complexe de garder ce côté très personnal branding sur un compte de marque qui commençait à grossir avec de plus en plus de produits. J'ai voulu faire une distinction entre les deux pour laisser aussi le choix aux abonnés. Désormais, ceux qui sont vraiment intéressés par les produits et la marque, ils suivent juste @so_cup et ceux qui sont aussi intéressés par la partie entrepreunariat peuvent également suivre @l_emancipatrice et découvrir les coulisses de l'entreprise, mon quotidien de maman...

Top ! Est ce que tu peux nous parler un peu plus de So'Cup ? 

Avec plaisir ! So'Cup, c'est vraiment l'idée de créer et de promouvoir la révolution menstruelle de toutes les femmes. Notre thématique principale, c'est surtout le cycle féminin, la féminité, les menstruations. On propose en effet des alternatives saines de protections périodiques. On souhaite proposer plusieurs alternatives différentes pour que les femmes puissent avoir le choix et donc choisir ce qui leur convient en fonction des étapes de leurs vies : post-partum, retour de couche...

Comment j'en suis arrivée là ? Je savais depuis longtemps que j'avais envie de lancer mon activité, mais aucune idée ne me faisait vibrer. Après avoir accouché de ma fille, je suis partie en vacances avec ma sœur et ma belle-soeur, qui a eu ses règles pendant le séjour. Elle était très frustrée de ne pas pouvoir se baigner, car elle ne supportait pas les tampons. Il s'avère que durant le séjour, j'avais emmené ma cup. Je me suis donc lancée dans la présentation de la cup à ma soeur et ma belle-soeur parce que c'est un produit que j'utilisais depuis longtemps et auquel je croyais déjà très fort. Elles m'ont écouté défendre ce produit et m'ont dit qu'il fallait que je me lance pour vendre ce produit, car ça se sentait que j'étais passionnée. Et je me suis dit pourquoi pas ?! Elle est là l'idée pour me lancer !
J'en ai parlé à mon mari qui m'a tout de suite dit "on fonce". Je le remercie encore d'avoir été aussi enthousiaste quand je lui en ai parlé parce que ça m'a vraiment poussé à me lancer. 

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Je suis d'accord, le conjoint, c'est le soutien numéro un ! Quand on crée une entreprise, ça va forcément bouleverser toute la vie du foyer donc il faut s'assurer que tout le monde soit ok. 
Si j'ai bien compris tu étais salariée quand tu as eu l'idée. Combien de temps s'est écoulé entre l'idée et la vente de la première cup ? Et quelles ont été les étapes ? 

Il ne s'est pas passé beaucoup de temps parce que c'est vrai que je suis une nana qui est toujours dans l'action. Quand j'ai une idée, j'ai tendance à foncer. J'étais assistante sociale et, en parallèle, j'ai donc très rapidement monté la micro-entreprise de mon activité. 
De fait, il y a juste eu le temps de trouver un fabricant de cups menstruelles en silicone médical. C'est-à-dire le temps de trouver des ateliers, de les rencontrer, de voir avec lequel je me sentais le mieux, etc. Ensuite, il a fallu créer un moule et plusieurs autres étapes, mais tout compris, je dirais que cela a pris 2 à 3 mois. On a donc rapidement lancé la première production et c'était parti ! Je dis "on" parce que mon mari m'a beaucoup aidé dès le début et il est d'ailleurs aujourd'hui associé dans l'entreprise. 

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Ton mari avait lui aussi son activité quand tu t'es lancée ? 

Oui, tout à fait, il était consultant et c'est aussi ça qui a facilité mon lancement parce que je n'avais pas de gros stress de quitter mon travail. On savait qu'avec son unique salaire, on était en capacité de payer nos charges. On a bien sûr réduit nos loisirs, les restos et autres "extras" mais on savait que pour les charges fixes pouvaient être assumées avec son seul salaire.

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Tu as raison de l'indiquer parce qu'on nous pose très souvent la question avec Marisa comment vous avez fait financièrement pour vous lancer ? 
C'est vrai que ça se prépare, soit avec un conjoint, soit en économisant pendant plusieurs mois, mais ne partez pas comme ça du jour au lendemain sans avoir anticipé. On doit tous payer un loyer. On a tous des charges mensuelles qu'il est important d'anticiper dans le cadre d'un lancement d'activité. Vous pouvez aussi négocier votre départ de l'entreprise. 

Comment ça s'est passé pour toi Sokona ? 

Quand je disais que je vais très vite, parfois, c'est même trop vite ! Dans mon cas, j'ai un peu brûlé les étapes sur ce point. J'ai cumulé le salariat et So'Cup pendant 6 mois et après, j'ai démissionné...
En cumulant les deux activités, je me rendais compte que je n'étais pas à fond pour So'Cup. J'étais peut-être à 20 % de mon énergie. Or, j'avais déjà des bons retours à 20 % donc je me suis dit qu'il fallait que je sois à 100 % pour pouvoir vraiment en vivre et développer à fond. 

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C'est fou, j'ai vraiment l'impression de me reconnaître en toi ! On a des parcours assez similaires et ce qui nous lie, c'est notre passion. J'aimerais aussi aborder avec toi ton parcours de création de la marque ? L'atelier, la communication, peux-tu nous raconter l'évolution...

Si je reviens au point de départ, c'est le fameux voyage avec ma sœur et ma belle-sœur en septembre 2016. Au retour des vacances, avec mon mari, on s'est tout de suite mis au travail notamment sur la fabrication des cups. Comme les cups sont composées de silicone médical, j'imaginais devoir passer par un laboratoire, des organismes de certification ... sauf que la réglementation est tellement absurde qu'aujourd'hui il n'y a aucune réglementation concernant les produits d'hygiène féminine. N'étant pas considérés comme un dispositif médical, on peut faire tout et n'importe quoi. C'est hallucinant ! Ça me révolte de me dire qu'on va mettre les choses dans le vagin des femmes sans que ça soit contrôlé. 

Évidemment, je voulais vraiment proposer quelque chose de clean et de carré. Au départ, je pensais tellement que cela allait être compliqué de fabriquer moi-même que j'avais dans l'idée de commencer en distribuant des marques de cup existantes. Je les ai donc toutes contactées, mais je n'ai jamais eu aucun retour. Au final, c'était un mal pour un bien parce que je me suis dit "tant pis pour vous je vais lancer ma cup Made in France". Tout est parti comme ça !

Du coup, on a cherché des usines, etc. On a hésité entre deux laboratoires et j'ai un très bon feeling avec l'un d'entre eux. Avec le recul, aujourd'hui, je me rends compte que cet homme-là, a été comme un mentor pour moi. 
C'est quelqu'un qui s'est fait tout seul et qui a démarré de rien et je crois qu'il s'est reconnu dans ma passion. Il m'a beaucoup appris et m'a aussi fait un beau cadeau. 

Au démarrage, il faut un investissement conséquent pour créer un moule, environ 10 000 euros. Une somme que j'ai réussi à réunir grâce à mes économies et mes proches que je remercie encore énormément pour ce coup de pouce. Une fois le moule réalisé, il fallait encore avancer la première production des cups. Cet homme m'a fait un cadeau incroyable parce qu'il croyait tellement en mon projet qu'il m'a offert la production des 600 premières cups. 

J'ai été très touchée par cette confiance qu'il m'a donnée et ça m'a poussé à encore plus m'investir pour vendre ces cups et réussir mon pari. Il y avait trop personnes que je ne voulais pas décevoir entre mes proches et ce monsieur. Cela m'a donné beaucoup d'énergie. 

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L'entrepreneuriat, c'est aussi de très belles rencontres. Il arrive souvent que des personnes croient en nous parce qu'on arrive à leur montrer notre passion et notre investissement. La preuve, une fois de plus, avec cette belle histoire que tu viens de nous raconter.
Et comment as-tu écoulé ces premières cups ? Je suppose que ce n'était pas avec le site actuel ? 

Pas du tout effectivement. Je vais d'ailleurs donner un conseil aux personnes qui souhaitent se lancer à ce sujet. Au départ, j'attendais que tout soit parfait avant de me lancer. Au début, il fallait attendre le moule, puis il fallait faire un site puis des emballages, puis créer des notices ... Et au final les jours et les jours passaient et je ne vendais pas mes cups parce que j'avais le sentiment qu'il y avait toujours quelque chose à faire AVANT. 

J'ai eu un déclic suite à un reportage diffusé sur France 5 sur les dérives du tampons qui a fait un buzz incroyable sur les réseaux sociaux. Au-delà de partager le reportage, les femmes s'interrogeaient sur les alternatives possibles au tampon en mode "du coup, on fait quoi maintenant ?". En voyant tous ces messages, je me suis dit "mais moi, j'ai la solution ! J'ai mes cups !". J'ai pris ça comme un signe pour me jeter à l'eau. Au final, quand on s'est lancé, on n'avait pas de site, pas de packaging. J'avais même demandé à une amie de me fabriquer des pochettes en wax pour les premières commandes. Mais on réussi à vendre comme ça dès avril 2017. 

Je vendais via "messages privés" sur les réseaux sociaux et via paypal, ce qui parait un peu lunaire maintenant, mais les gens nous faisait confiance parce qu'ils sentaient que j'étais passionnée et investie je pense ! La leçon à tirer de cette histoire, c'est qu'il ne faut pas toujours attendre que tout soit parfait avant de passer à l'action. Parfois, il faut juste oser et sauter le pas et le reste suivra.

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Ça ne m'étonne pas ! Je trouve qu'aujourd'hui, quand on est entrepreneur, on ne vend pas que des produits, on vend aussi une énergie et une passion auxquelles les gens adhèrent ! On le ressent bien dans ce que tu racontes : même sans avoir de site ou de plateforme, le fait que tu sois passionnée a servi de garantie pour tes premiers clients.

Et j'avais aussi développé des petites réunions type "Tupperware" chez des amies. On faisait des après-midi sur le thème de la menstruation où j'informais sur des alternatives qui s'offraient aux femmes et je présentais les cups et leur fonctionnement. Là aussi, c'était avec les moyens du bord, avec un powerpoint maison et des images de google vraiment pas terribles mais ça a marché !
Des fois, on oublie tout le parcours réalisé. Aujourd'hui, on voit l'entreprise So'Cup avec des équipes mais en vrai ça a commencé en mode "bricolage" mais c'est ce qui est beau quand je regarde en arrière.

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Absolument ! Justement comme tu parles d'équipe, au bout de combien de temps vous vous êtes dit que ce serait le moment de recruter d'autres personnes en plus de vous deux, ton conjoint et toi ? 

Le temps où j'étais toute seule avec des coups de pouce de mon mari a duré à peu près un an. En parallèle, on a fait produire un site par une personne qui avait des tarifs très bas parce que je n'avais pas les moyens. Résultats, il y avait des bugs tout le temps et j'avais besoin de le faire travailler régulièrement. Idem ici, si je revenais en arrière, j'aurais mieux fait de mettre un plus cher au départ pour un site qui tenait mieux la route dès le début plutôt que de chercher le coût le plus bas qui au final m'a coûté plus cher à cause des bugs.
Comme on dit en Antilles "Le bon marché coûte cher"

Côté logistique, je m'occupais moi-même des envois tous les jours. Au fil des semaines, les commandes ont été de plus en plus conséquentes et c'est là que je me suis dit qu'il était temps de déléguer, car toute seule ça n'était vraiment plus gérable. On est passé à l'époque par le service FBA d'Amazon qui proposait d'envoyer les produits et nous, on recevait tous les numéros de suivi à transmettre aux clients. (maintenant, on passe par une société d'insertion). On s'est rendu compte avec ce service, que je pouvais avoir beaucoup plus de temps pour développer la marque et que déléguer était essentiel pour pérenniser l'entreprise et la faire grandir. 
C'est un investissement qui fait peur, mais au final, on n'a jamais fait des meilleurs chiffres que quand on a commencé à déléguer. Cette tendance s'est toujours confirmée jusqu'à présent : à chaque fois qu'une personne intègre l'équipe, on vend plus, on gagne plus. Plus l'équipe est grosse et plus le cerveau collectif est efficace et plus les choses vont vite. 

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Je suis tout à fait d'accord, avec Snackies, quand on a délégué la partie logistique à une entreprise ESAT, on était très stressées. C'était une charge énorme et on s'est demandée comment on allait pouvoir payer la plateforme et nous payer  à la fin du mois. Et finalement, du moment où on est passées par la plateforme logistique, on n'a jamais eu autant de commandes et de chiffres d'affaires. Tout le temps qu'on passait pour faire les commandes, on ne le passait pas à faire la communication. On était peu présentes sur les réseaux sociaux parce que c'était hyper compliqué de tout gérer. 
C'est très important de déléguer, même si, comme je le dis toujours, pas tout de suite, pas au début, parce qu'il faut d'abord voir comment ça prend, etc. Mais à partir du moment où on peut, où on se sent prêt, il faut foncer, car c'est souvent la clé pour passer une étape dans son business.
Actuellement, combien de personne travaillent pour So'Cup, pour quels postes ? En freelance ou salariés ?

On a une freelance community manager. Ça aussi, c'est un soulagement pas possible. Finalement, ce n'est pas mon métier de créer du contenu. Avoir une vraie stratégie sur les réseaux sociaux et avoir une personne qui s'occupe de la modération, c'est précieux. 
Ensuite, on a une personne salariée qui s'occupe du service client et on est en train d'en recruter une deuxième pour faire face aux demandes croissantes. Je considère que la plateforme logistique fait aussi partie de l'équipe. J'échange tous les jours avec eux et ils ont pu embaucher grâce à nous parce qu'on est un gros client pour eux. C'est gratifiant de se dire qu'on permet de développer des emplois aussi chez nos prestataires, d'autant plus que c'est une plateforme de réinsertion et qu'en tant qu'ancienne assistante sociale ça me tient très à cœur. 
S'ajoute aussi les ateliers de fabrication de nos culottes menstruelles avec qui on échange également très régulièrement. Enfin, il y a évidemment mon mari qui s'occupe de toute la partie B to B, alors que je suis davantage en charge de la partie B to C et la partie marketing. 

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Une belle équipe tout ça ! Marisa adore poser la question de la journée type aux entrepreneurs. Toi, à quoi ressemble une de tes journées types ? 

C'est très difficile de répondre, car aucune de mes journées ne se ressemblent ! J'invite les gens à me suivre sur @l_emancipatrice pour vraiment voir mon quotidien et vous verrez qu'il est tout sauf routinier ! Je partage souvent mes programmes du jour même si je fonctionne surtout en to-do hebdomadaire. Cela me permet de donner une orientation à ma semaine. J'ai aussi des points réguliers avec les équipes de So'Cup, le service client, le community manager... 

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En trois ans, So'Cup a beaucoup évolué. J'ai vu par exemple que tu vendais aujourd'hui des culottes menstruelles alors qu'au départ, tu ne vendais que des cups. Comment en es-tu arrivé à diversifier ton activité ? 

Je me suis rendue compte que la cup n'était finalement pas adaptée à tout le monde. Personnellement, elle a été une vraie révolution pour moi et je pensais que ce serait le cas pour toutes les femmes mais finalement non. En post-partum, par exemple, on ne peut pas mettre de cup. Il y a également certaines femmes qui ne veulent rien mettre à l'intérieur ou qui ne peuvent pas mettre en place les règles d'hygiène liées son utilisation sur leur lieu de travail. 

Au final, j'ai entendu toutes ces réflexions et j'ai cherché d'autres solutions pour ces femmes qui ne sont pas intéressées par les cups, mais qui cherchent aussi des solutions saines. Personnellement, je ne voulais pas proposer de solutions jetables et c'est comme ça qu'on a été une des premières marques à proposer une culotte menstruelle. Aujourd'hui, c'est d'ailleurs le produit phare de la marque. 
J'écoute énormément les retours clients pour proposer toujours de nouveaux produits qui répondent à des attentes pour apporter de vraies solutions. 

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Aujourd'hui, on assiste à une véritable explosion des culottes menstruelles qui pullulent sur les réseaux sociaux. Comment vis-tu cette nouvelle concurrence ? 

Je trouve que c'est une excellente chose, car enfin, les femmes ont un choix très large de solutions clean et pas juste le choix, comme avant, entre "la peste" et le "choléra" : la serviette jetable et le tampon.
Pour So'Cup, on a vu l'évolution des mentalités en quelques années. Au départ, l'entreprise s'adressait à une niche très spécifique et maintenant, elle s'adresse vraiment à madame tout le monde. 
Je suis très contente que les femmes aient plus de choix et il y a de la place pour tout le monde, car on rappelle que ça touche quasiment la moitié de la population donc le marché est assez grand. 

En plus, la concurrence ça me pousse à me challenger sur mes produits, car certaines marques ont mis la barre très haute. En voyant des produits, avec des qualités supérieures ou des détails intéressants comme des coutures invisibles par exemple, ça nous pousse à développer davantage nos produits et les améliorer sans cesse. C'est comme ça qu'on développe des collections plus étendues avec toujours plus de choix sur les formes par exemples : boxer, tanga, culotte... Encore une fois, je trouve que la concurrence ça pousse à être meilleure et se dépasser pour développer des produits toujours plus qualitatifs. 

En revanche, la seule chose que je conseille, c'est de faire attention sur la composition des produits que vous achetez. Quand un marché explose, comme celui de la culotte menstruelle, il y aussi des entreprises moins vertueuses qui vont proposer du dropshipping en parallèle de l'offre clean. 

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Trois ans après le lancement de So'Cupest ce que tu arrives à vivre de ton entreprise ? Est ce que ça a été dur d'y parvenir ? Est ce qu'il y a des périodes difficiles qui t'ont donné envie de tout lâcher ?

Aujourd'hui on en vit aisément et je suis très reconnaissante de ne plus à avoir à faire attention à mes finances. Je sais qu'il y a encore un peu un tabou sur l'argent en France, mais je n'ai pas honte de dire que je gagne bien ma vie aujourd'hui. Je suis partie de rien et j'ai lancé un business qui aujourd'hui dépasse le million de chiffres d'affaire.

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Tu as raison de le dire et c'est aussi le but du podcast Intentions ! On veut partager non pas pour dire "ah regardez on vit super bien" non, on veut donner envie à nos auditeurs et l'impulsion de se dire "si elles ont réussi, on peut le faire". On n'est pas des génies, on a "simplement" travaillé dur pour ça. 

Je te rejoins. C'est vrai qu'en France, de part mes études (assistante sociale), j'ai vu cette vision du travail qu'on qualifie rapidement de "méritant" ou "pas méritant". On oublie souvent que ces personnes ont travaillé dur et ont pris des risques que beaucoup de personne ne seraient pas prêtes à prendre. Elles ont fait des sacrifices, ne sont pas allés en vacances, ce sont privés de certaines choses au début de leur activité. Mais ces privations de plusieurs mois ont permis de créer un système qui aujourd'hui les rémunèrent même en dormant. Et c'est pas toujours très bien accepté en France.
Du coup, moi, je suis fière d'être là où j'en suis aujourd'hui et je sais que c'est mérité parce que j'ai travaillé pour en arriver là. Je suis aussi contente de me dire qu'à notre échelle, on fait travailler des gens en payant des salaires à nos employés ou permettant à nos prestataires d'étoffer leurs équipes. 

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Je partage tout à fait cette vision et personnellement, je sais que c'est un luxe de pouvoir passer autant de temps avec ma fille, mais c'était un vrai objectif de vie pour moi. Je voulais avoir mon entreprise pour avoir du temps pour mes enfants et reproduire le modèle de ma mère qui a toujours passé beaucoup de temps avec nous. Je me suis donnée les moyens d'arriver à cet objectif et je suis hyper heureuse heureuse aujourd'hui d'avoir réussi. 
Pour finir, j'aimerais bien que tu me partages un commentaire négatif que tu reçu récemment par So'Cup ? Comment gères-tu la lecture des mauvais avis ?

Je voudrais commencer par dire que j'ai beaucoup évolué sur le sujet, car avant, je prenais tout personnellement ! Au début, je commençais par ça le matin et je me suis rendu compte que ça impactait trop ma journée. Cela pouvait m'empêcher de me concentrer sur le développement de la marque tout le reste de la journée. Quand j'ai pris la décision de déléguer cette partie au community manager et au service client ça a tout changé. Désormais, j'ai un regard plus lointain sur les avis ou en tout cas, je fais un point hebdomadaire, mais plus quotidien. 

Cependant, les avis restent très importants pour moi dans la démarche d'amélioration des produits. C'est un vrai outil de développement de la marque. On essaye d'avoir le plus d'avis positifs, mais les avis négatifs sont là aussi pour donner des informations. Je structure juste des temps précis pour étudier ces avis. J'accorde d'ailleurs une grande importance à avoir un service client très réactif : 24h max pour répondre aux messages ! C'est pour cette raison que l'on recrute une personne supplémentaire, pour garantir cette réactivité. 

Je ne suis pas encore complètement vaccinée notamment lorsqu'un commentaire négatif attaque les valeurs de l'entreprise. Ceux-là me touchent encore beaucoup. Le dernier commentaire était justement à ce sujet, car il pointait du doigt une mannequin du site qui est assez fine. On a donc reçu un message privé qui nous disait qu'on n'était pas bodypositif car la mannequin était trop mince. 
C'est quelqu'un qui ne devait pas bien connaitre la marque car on travaille beaucoup la dessus et je trouvais que c'était injuste. On lui a répondu que bien au contraire, on était là pour montrer qu'on ne faisait pas de distinction entre les tailles. On a même mis en place un hashtag #MATAILLEMASOCUP pour que les femmes partagent leurs photos en culottes menstruelles et voir ainsi plein de corps différents porter nos produits : maigre, ronde, avec ou sans vergetures, noire, blanche, nous on s'en fiche complètement !

Dernière question sur la domiciliation de ton entreprise étant donné que tu vis à Dubaï ? 

Je suis contente que tu me poses cette question, car je tiens à y répondre pour dissiper tous mal-entendus. Le siège social est à Dubaï puisque nous vivons à Dubaï. Par contre la marque est française, tous nos collaborateurs et nos prestataires sont en France, hormis l'atelier turc, ce qui fait que fiscalement, l'entreprise est en France. Donc, on a un numéro de TVA, on paie nos charges en France. Bien que nous ne soyons plus physiquement en France, l'activité, elle, se fait en France et le SIRET est en France. 
C'était important pour moi d'expliquer ça en toute transparence pour qu'il n'y ait pas de spéculations qui n'ont pas lieu d'être et Dubaï a une très mauvaise réputation liée aux personnes de télé-réalité alors que moi j'ai une vie très simple la-bas. 

À la base on hésitait entre le Canada et Dubaï, mais Dubaï est juste à 2h de décalage horaire l'été et 3h l'hiver ce qui nous permettait de conserver des échanges fluides avec les équipes contrairement aux 7h de décalage du Canada.

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Je pense qu'on a fait le tour des questions et que c'est un épisode pépite où on peut inciter les personnes à se lancer en disant "N'ayez pas peur, regardez comment Sokona a réussi à vivre la vie qu'elle souhaitait !"

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